Je n’ai jamais vraiment aimé la viande. Comme beaucoup, j’ai grandi avec la croyance qu’on était obligé d’en manger pour être en bonne santé. Je n’en consommais pas à tous les repas, mais « seulement » 2 à 3 fois par semaine, surtout de la volaille ou alors de la viande rouge mais presque exclusivement dans les burgers (j’ai une passion secrète pour le cheeseburger).

Sauf qu’au fil du temps, ma sensibilité à la protection de la nature et au bien-être animal a pris bien plus de place. Grâce au métier que je fais : en tant que journaliste spécialisée en météo et climat, je passe beaucoup de temps, la tête plongée dans des études liées au changement climatique ( et ce n’est pas que des bonnes nouvelles hein…) et que je comprenais de plus en plus le problème ( que je vous expliquerai plus bas). Mais aussi parce que j’ai un tempérament hypersensible et que je me sens connectée depuis toujours à la nature ( c’est aussi pour ça que j’ai choisi ce métier), et aux animaux.

En suivant le travail de certaines associations ( je fais régulièrement des dons et donc reçois des informations liées à leurs combats), j’ai découvert l’enfer que certains animaux vivent dans des élevages intensifs et dans les abattoirs (comme j’aimerai que ces lieux disparaissent de la planète).

Et un jour, un beau jour, il n’était plus possible pour moi de mettre un morceau de viande dans mon assiette et encore moins dans ma bouche. Le bien-être animal est donc la première raison pour laquelle je suis devenue végétarienne. Ce sont des êtres vivants et ils ont le droit au respect. Et en découvrant l’impact que cette industrie a aujourd’hui sur la planète, j’ai plus qu’été confortée dans mon changement d’alimentation.

Pourquoi continuons nous à en manger autant ?

Sur un an, un Français mange en moyenne 85,2 kilogrammes équivalent-carcasse (kgec), selon une publication du ministère de l’Agriculture fin juillet 2023. Un chiffre en hausse par rapport à 2021.

Et les Nations Unies prévoient qu’en 2050, alors que la population devrait atteindre près de 10 milliards d’individus, la consommation de viande devrait encore augmenter de plus de 75% à l’échelle du globe ! 

C’est beaucoup trop et plus soutenable pour notre planète. Greenpeace recommande ainsi un maximum d’environ 16 kg de viande issus de l’élevage écologique par personne et par an (soit environ 300 g par semaine), donc 5 fois moins !

Ce qui est étonnant d’ailleurs, c’est que la plus grande partie des gens sont opposés à l’idée de faire souffrir les animaux. Je lisais même que 84% des français sont contre l’élevage intensif… Alors pourquoi continuons nous à en manger autant ? Puisqu’à travers ce choix de consommation, nous continuons de favoriser ce système.

La raison majeure est que nous ne voyons pas de nos propres yeux cette souffrance : ces animaux enfermés dans des bâtiments, sans lumière, presque les uns sur les autres, qu’on va tuer non sans cruauté. Comme l’a si bien dit McCartney: « Si les abattoirs avaient des murs en verre, tout le monde serait végétarien« . Et la raison pour laquelle  ces abattoirs sont cachés, c’est parce qu’on ne voulait pas encourager cette même violence entre les êtres humains…

C’est toute la mission de certaines associations de protection animale (comme L214 par exemple) qui veut montrer ce qu’on veut nous cacher et activer une empathie émotionelle. Et je crois que le plus important est d’être en accord entre ce qu’on pense et ce qu’on fait. Ce qui est tout à fait mon cas.

Pourquoi manger de la viande coûte si cher à la planète

Aujourd’hui, déjà, ce sont 65 milliards d’animaux qui sont tués chaque année, soit près de 2 000 animaux… par seconde, pour finir dans nos assiettes.

Outre ces chiffres qui donne le vertige, on est en droit de se poser la question : c’est quoi le lien entre élevage et réchauffement climatique ?

En fait, 33 % de la surface terrestre du monde sont consacrées à la culture ou à l’élevage (IPBES, 2019) et 80% de la déforestation est due à l’agriculture (FAO, 2015).

80% de la destruction de la forêt amazonienne est imputée à la consommation de viande ; on déforeste des hectares de forêts pour produire du soja OGM qui servira à nourrir le bétail.

Ainsi, contrairement à ce qu’on peut parfois entendre, ce ne sont pas les végétaliens/végétariens fameux amateurs de soja qui déforestent l’Amazonie. Non non, c’est bien notre système industriel de consommation de viande bovine

En fait, ce sont près de 40 % des céréales produites et récoltées dans le monde servent à nourrir le bétail.

Toutes les viandes n’ont toutefois pas un coût égal et certaines sont plus gourmandes en ressources que d’autres. C’est le cas du bœuf ou de l’agneau, les viandes dont la production est la plus émettrice de gaz à effet de serre.

Un kilogramme de viande bovine équivaut à une émission de 27 kg de gaz à effet de serre (GES, en équivalent CO2), tandis que produire la même quantité de viande d’agneau émet 39 kg de GES. Bien loin devant le porc (12,1 kg), la dinde (10,9 kg) ou le poulet (6,9 kg).

Pour produire 1kg de boeuf, il faut 15 000 litres d’eau ; tandis qu’il n’en faut seulement que 900 pour 1kg de pommes de terre. De manière générale, faire pousser des plantes demande moins d’eau qu’élever un animal. Logique étant donné que pour faire grossir cet animal, il faut d’abord faire pousser des plantes… !

Le problème est encore plus évident lorsqu’on sait qu’aujourd’hui, près de 40% de la population mondiale souffre d’une pénurie d’eau potable. Le passage d’un régime carné à un régime végétarien représente une baisse d’environ 10% de l’empreinte carbone totale d’un individu. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est Carbone 4 – un cabinet indépendant d’expert·es climatiques. D’après leurs calculs, devenir végétarien (ou même vegan !) est l’un des gestes les plus puissants à adopter au quotidien pour réduire, à son échelle, l’empreinte carbone de son pays et préserver la terre.

Un geste efficace, qui, s’il est adopté de manière collective, aurait un réel impact pour freiner le changement climatique, et préserver le bien-être animal.

Le mieux dans tous ça : il te permet de faire des économies ( la viande coûte de plus en plus cher).

Si vous souhaitez mieux comprendre le problème, je vous conseille d’écouter le podcast « Chaleur Humaine » consacré à ce sujet, il est très intéréssant.

Le but n’est pas de devenir tous végétariens, il ne s’agit pas de renoncer totalement à la viande mais simplement d’en consommer de manière plus raisonnée et de repenser la composition de ses plats.

Ce que je mange 

Je précise que je suis végétarienne, et non pas vegan, je consomme donc occasionnellement des oeufs ou du lait issus de l’agriculture biologique.

Et ce qui est encourageant, c’est que de plus en plus de marques (La Vie, Beyond Meat, HappyVore, Heura… ) se lancent dans l’industrie de la viande d’imitation, conçue à partir de produits végétaux. C’est une bonne option pour démarrer sa transition avec des alternatives végétales. Je ne saurai que trop vous conseiller de goûter ! Certains produits sont vraiment bluffants niveau goût. Vous aurez l’impression d’avoir un morceau de poulet dans votre assiette, et ça peut vraiment aider à changer ses habitudes progressivement. J’en achète occasionnellement pour cuisiner certains plats ou faire des barbecues 🙂

Sinon, je consomme beaucoup de légumineuses, riches en protéines, telles que des fèves, haricots blancs, rouges, des pois chiches, lentilles. On peut faire des plats vraiment très gourmands comme un curry de pois chiches. Regardez moi ça si ce n’est pas appétissant :

 

Il faut essayer d’en inclure à chaque repas pour éviter de manquer de protéines et faites attention aux risques de carences : certains nutriments sont plus difficiles à trouver dans une alimentation végétarienne (comme la vitamine B12, le fer et les oméga-3). Pour ma part, je fais une fois par an une cure de spiruline, je vous en avais parlé dans un autre article.

J’inclus aussi grains entiers dans mon alimentation comme le quinoa, le riz brun et le boulghour, sont une excellente source de fibres et de nutriments. Ils peuvent aider à maintenir un poids sain et à réguler le taux de sucre dans le sang.

Ou encore des noix et graines telles que les noix de cajou, les amandes et les graines de tournesol qui sont de bonnes sources de protéines végétales. Elles sont également riches en graisses saines et en autres nutriments importants.

Et surtout ne négligez pas les fruits et légumes (de saison) : ils fournissent de nombreux nutriments essentiels, y compris des vitamines et minéraux.

Je vous conseille ce livre qui m’a bien aidé, dans lequel vous trouverez des idées de recettes très simples à faire.

Aussi, sur mon compte Pinterest, j’épingle des recettes végétariennes que je teste. N’hésitez pas à vous abonner !

Et enfin, préparez-vous à répondre aux questions et aux commentaires  de la part de votre entourage sur votre nouveau mode de vie. Et enfin soyez patient : le changement de régime alimentaire peut être difficile au début, surtout si vous êtes habitué à manger de la viande tous les jours. Soyez patient et donnez-vous le temps de vous habituer à de nouvelles saveurs et de nouvelles recettes.

Et vous ?

Et vous ? Avez-vous baissé votre consommation de viande ? Etets-vous devenu végétarien(nne) ? Racontez-moi votre expérience en commentaires !